Rechercher dans ce blog

dimanche 17 janvier 2010

L'organisation des secours : seconde catastrophe de Haïti


Alors que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, a déclaré que Haïti connaissait "la plus grave crise humanitaire depuis des décennies", l'organisation des secours sur place est plus que tumultueuse.

Un premier accrochage a eu lieu entre Américains et Français. La raison? Alain Joyandet (secrétaire d'état à la coopération) aurait émis son mécontentement à Washington lorsque un avion Français, avec à son bord un hôpital de campagne, n'a pas pu atterrir à Port - au - Prince suite au refus des Américains (il faut rappeler que les Américains ont pris contrôle de l'aéroport et de ce fait contrôle aussi le trafic aérien). Petit accrochage aussitôt calmé par le gouvernement Français, parlant d'un "simple" retard.
De plus, un autre avion de Médecins Sans Frontières n'a pas pu atterrir, devant convoyer le matériel médical par camion depuis la République Dominicaine.

Des petites prises de becs alors que sur place, les secours n'arrivent pas à s'organiser. Le dicton "Premier arrivé, premier servi" s'applique malheureusement à la situation. Des sauveteurs Français, envoyés sur un secteur précis ont du faire demi tour voyant que des sauveteurs Américains étaient déjà sur place. Encore un temps précieux de perdu.

Hier soir, Canal 10 (chaîne locale Guadeloupéenne) avait dépêché une journaliste sur place (se baladant avec des lunettes Channel et des boucles d'oreilles très classe, pas fameux quand on part interviewer des personnes après une telle catastrophe) qui au moins, a eu le mérite de se déplacer dans Port - au Prince et interviewer des passants. Ce que l'on ne voit pas dans les autres médias.
Ce qu'il y a à retenir? Que les Haïtiens ne voient pas une once de secours qu'il y a sur place. Des cadavres jonchés sur le bitume, des discussion pour savoir où l'on va enterrer les corps, et surtout, trouver un endroit où il y a assez de terre, pour ensuite creuser, avec parfois un simple bout de carton!
Dans les rues, une impression d'exode, des personnes marchants avec des sacs sur la tête ou des sacs à dos, étant tout ce qu'il leur reste. Ils ne savent pas où aller, ils ont tout perdu.
Mais surtout, un commentaire d'une bande de jeunes Haïtiens, qui disent ne pas vouloir de l'argent "Que va t-on en faire? Le dépenser dans quoi? Ce qu'il nous faut, ce sont des soins médicaux". Cela peut faire réfléchir une seconde sur les dons que l'on doit faire.

Haïti court vers une seconde catastrophe, qui est celle de l'organisation des secours. Et surtout, ne pas oublier qu'il n'y a pas que Port - au - Prince, mais aussi les villes voisines, laissées pour le moment, à l'abandon.

Après ce petit aparté, vous pouvez ré ouvrir votre page Facebook, et retourner, dans le meilleur des mondes.

1 commentaire:

  1. Ce qu'il y a de triste c'est que les blessés graves risquent de ne pas survivre avant qu'il y est un rythme "régulier" des médecins.

    Pour les dons, quels organismes prennent juste des denrées alimentaires? parce que en france la croix rouge et medecins sans frontières veulent surtout de l'argent!

    RépondreSupprimer