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jeudi 14 janvier 2010

Haïti : L'union fait la force


On l'a tous vu, entendu, lu, depuis 48h, Haïti a été frappé par un séisme de magnitude 7. 7, c'est quoi? Juste un peu plus que ce que nous avons ressenti en Guadeloupe et surtout en Martinique en Novembre 2007, et pendant la même durée (environ une minute). C'est à cet instant que l'on peut se rendre compte de la puissance de la nature, voir le paysage bouger de gauche à droite aussi facilement donne une impression de la puissance dégagée.

Haïti est l'un des pays les plus pauvres du monde (149ème sur 182, selon le classement prenant en compte l'Indice de Développement Humain en 2007, les trois derniers étant la Sierra Léone, l'Afghanistan et le Niger). Pourtant un beau paradoxe, quand l'on sait que l'île d'Hispaniola était, à la fin du 18ème siècle, l'une des colonies les plus riches des Caraïbes. Puis, arriva l'indépendance, lorsque les troupes de Napoléon Bonaparte furent terrassées par d'anciens esclaves, en Janvier 1804. Haïti fut à cet instant, le premier pays à connaître l'abolition de l'esclavage.

Dans l'histoire contemporaine, Haïti n'a pas été épargné par ses dirigeants. Tout d'abord les Duvalier et leurs Tonton Macoute (sorte de Gestapo locale) , s'en est suivi Jean Bertrand Aristide, qui va dans la lignée des ses prédécesseurs (1990 - 1991), Raoul Cédras, suite à un coup d'état (1991 - 1994), puis de nouveau Aristide, qui avait réussit à faire reconnaître la légitimité de son gouvernement face au monde, et imposa un embargo à son propre pays (1994 - 1995 et 2000 - 2004). Il fut obligé de s'exiler en 2004, suite à la pression populaire du pays et aussi face à la pression internationale, en Afrique du Sud. Actuellement, c'est René Préval, qui est à la tête de la république de Haïti. Proche de Aristide, il fut également à la tête du pouvoir entre 1995 et 2000. C'est donc à se demander qui gouverne...

Abonné aux cyclones, et en ayant connu quatre en 2008, le pays venait tout juste de se remettre des inondations qui l'ont frappés en Septembre 2009. Aujourd'hui, c'est un séisme. Séisme qui ne surprend pas les experts. Ce qui surprend, c'est l'étendue de la catastrophe. Alors pourquoi?

Parce - que de sa pauvreté, les constructions ne sont pas soumises aux normes parasismiques (dont les champions restent les Japonais), de plus, les constructions sont réalisées avec du simple béton, posé à même le sol (pour exemple, l'ambassade de France et le Lycée Français de Haïti, construis selon les normes, ne ce sont pas effondrés). Ce qui m'avait frappé, lors d'une escale à Port au Prince, c'était, tout autour de l'aéroport, les bidonvilles, des cases de tôles ondulées entassées les unes sur les autres, parfois même proche de petites falaises. J'avais atterris par temps de pluies, et les routes laissaient place à de la boue, à perte de vue.

Aujourd'hui, Haïti compte environ 8 500 000 habitants, dont plus de 3 000 000 à Port au Prince. Le premier ministre annonce un chiffre de 100 000 morts. Mais combien ont tout perdu, que ce soit maison ou famille. Un ami a avoué avoir pleuré devant l'interview d'un journaliste Haïtien qui, en direct, craque à la suite d'une nouvelle réplique.
L'aide internationale se mobilise, débloquant de l'argent et faisant venir de l'aide "humaine".

La plupart des médias se focalisent sur Port au Prince, mais c'est tout un pays, et non pas une ville qui est touchée! Il ne faut pas l'oublier.

L'organisation d'une conférence "d'urgence" sur l'aide déployée et surtout sur l'organisation de celle - ci est une bonne chose.
Des personnes venues de Martinique s'étonnaient de ne pas avoir de Poste de Sécurité arrivées là - bas. Tout est désorganisé dans les secours, et le petit aéroport de Port au Prince ne peut pas tout accueillir (les avions ne peuvent pas atterrir de nuit car il n'y a pas d'éclairage de la piste).

De plus, notre cher président a annoncé qu'il se rendra sur place dans les prochaines semaines pour rencontrer Mr Préval. A croire qu'il s'attend à recevoir un accueil tel "un sauveur" de la population. Se montrer, montrer que "lui", fait quelque chose, montrer que Obama "lui", ne se déplace pas. Une petite compétition que les guignols résument à merveille.
Le sauvetage de Haïti ne va pas tarder à se transformer en récupération politique, à montrer quel est le pays qui a fait plus, et à la fin, on décernera des médailles.
Qu'il donne tout l'argent qu'il dépensera dans son voyage et dans sa sécurité aux Haïtiens, ils en seront beaucoup plus reconnaissant.

Mais le plus dur reste à venir. Reconstruire un pays entier. Je crois que personne ne peut s'imaginer l'ampleur d'une telle chose.
Il ne reste plus qu'à espérer que les aides et l'argent envoyés ne profitent pas qu'à quelques personnes (pays bien connu pour le détournement), et que tout sera fait en sorte pour que ce pays retrouve le sourire et la joie de vivre.

Belle devise de ce pays avec cette phrase : "L'union fait la force". Comme un signe perdu dans toute cette débâcle.

Vous pouvez adressez vos dons aux associations locales qu'il y a en Guadeloupe ou en Martinique, ou encore à Médecin Sans Frontières, Médecin du Monde, à la Croix Rouge ou encore à Handicap International.

Ps : J'ai volontairement considéré Haïti comme un pays, et non pas comme un île.

Après ce petit aparté, vous pouvez ré ouvrir votre page Facebook, et retourner, dans le meilleur des mondes.

3 commentaires:

  1. Ps : J'ai volontairement considéré Haïti comme un pays, et non pas comme un île.

    Dans tous les cas mec, Haiti est un pays. L'île d'Hispaniola sur laquelle est haiti, comprend également la République Dominicaine.

    Sinon bon article;)
    bisous ma poule
    Aurel

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  2. lol

    Je sais ma poule mais bien souvent à la télé ou dans les commentaires ils parlent de "l'île d'Haïti"!

    D'où ce petit bémol de ma part! lol

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  3. ok, faut dire que les gens sont assez ignorant :p
    En tout cas bon courage pour ton blog ;)

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