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mercredi 12 janvier 2011

Rétrospective cinéma 2010

En général, le soir du réveillon du jour de l’an, tout le monde nous demande de faire un bilan de l’année écoulée. Si faire un bilan de notre vie sur une année est quasi impossible voir mégalo, le faire pour d’autres domaines paraît un peu plus probable. C’est pour cela que j’avais envie d’en faire un, en ce qui concerne les sorties cinéma.
Alors, quel cru pour cette année 2010 ? Des surprises, des déceptions, mais aussi des records.

Même si Avatar est sorti mi Décembre 2009 (impossible de juger la popularité d’un film en 15 jours. Ce film étant tout de même une exception), il n’a pas fini, encore après la sortie Dvd, de battre des records (il termine même premier des films téléchargés illégalement sur internet). Quant à sa qualité, le débat peut être lancé. Un film qui peut être rangé dans la catégorie de ceux qui nous en mettent plein la vue pour nous faire oublier le fond.

Le début d’année a été meilleur.

La comédie In The Air, racontant la vie (bouleversée par l’arrivée d’une femme) d’un spécialiste du licenciement (Georges Clooney), passant sa vie dans les aéroports et dont son seul but est d’atteindre les dix millions de miles. Ou encore le magnifique Invictus, où durant la coupe du monde de rugby de 1994, Nelson Mandela sent la possibilité de rassembler son pays autour de Springboks. Bonne surprise, la comédie City Island, narrant l’histoire d’une petite famille habitant dans la banlieue de New York qui par les apparences, tente de cacher ses petits secrets.

Printemps 2010 a été aussi une période intéressante. Avec tout d’abord le cynique Bad Lieutenant où l’on retrouve Nicolas Cage dans un rôle qui lui va à merveille : celui d’un lieutenant de police qui dérive suite à une chute qui l’oblige à prendre des médicaments pour calmer une douleur permanente. Nous pouvons aussi noter la dernière création « colorée » de Tim Burton, Alice aux Pays des Merveilles (qui encore, a divisé). Shutter Island, un thriller qui a fait parler de lui avec un Di Caprio incarnant un marshal partant enquêter sur une île hébergeant un hôpital psychiatrique (à savoir qu’il fait parti des films ayant le plus « d’erreurs de tournage » de cette année).

Primés aux Oscars, Precious nous raconte l’histoire d’une jeune afro américaine et nous donne une bonne claque de réalité sociale. Et enfin Démineur nous en apprend un peu plus sur ce métier en Irak (bien sûr à la gloire de Américains). Côté français, une bonne surprise pour Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d’amour où l’on découvre les talents de comédien de Julien Doré, incarnant un coiffeur parti vivre à la campagne et faisant la rencontre d’une jeune femme dont il tombe éperdument amoureux. A noter aussi L’immortel retraçant l’histoire d’un mafieux de Marseille incarné par Jean Réno, et L’arnacoeur, une comédie avec Romain Duris dont le métier est de réussir à faire tomber amoureuse de lui des femmes grâce à des stratégies bien ficelées. Deux registres différents mais qui se laissent regarder avec plaisir.

A noter pour cet été, un film qui a fait parler de lui, Inception. Technique d’extraction de la pensée par l’infiltration dans les rêves. Une bonne idée, des effets spéciaux à couper le souffle. Mais encore une fois, un film qui commence bien, avant de s’essouffler, avec une fin sans surprise. Enfin, Killer Inside Me est peut être le thriller de cette moitié d’année. Un acteur principal talentueux et un scénario bien ficelé.

Depuis, on est tombé dans un trou noir. A part quelques grosses productions, rien à se mettre sous la dent.

Si je dois retenir trois films pour cette année 2010, ce sont : Mr Nobody (un style particulier nous mettant face aux difficultés que nous posent parfois les choix à faire dans notre vie), Kick – Ass (satyre du super héros) et Dog Pound (docu-fiction nous racontant la vie des prisons pour mineurs, avec des acteurs impressionnants).
Il n’y a plus qu’à espérer que l’année 2011 soit plus homogène !

Le Cablegate

Julian Assange et Wikileaks.

Deux mots qui ne passent plus inaperçus depuis quelques mois, et surtout depuis ces dernières semaines. Australien de 39 ans, Julian Assange est l’un des co-fondateur et représentant officiel du site Wikileaks, connu pour la diffusion d’informations classées « secret défense ». Recherché pour viol et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, Julian Assange s’est livré, le 7 Décembre dernier, à la police de Londres et mis sous liberté conditionnelle le 16 Décembre. Devenu depuis une sorte de héros à la Martin Luther King, il reçoit le soutien des internautes (donation sur le site officiel et le mouvement « Anonymous ») et aussi de célébrités comme Michael Moore ou encore Ken Loach.

Lors de la création du site Wikileaks en 2006, Assange avait comme « première cible », les « régimes extrêmement oppressifs en Chine, Russie et Eurasie centrale », en poursuivant qu’il espérait aussi « aider ceux en Occident qui souhaitent révéler le comportement illégal ou immoral de leurs propres gouvernement et entreprises». Mais, avec l’affaire du Cablegate (nom donné à la dernière publication de documents secrets), et ses plus de 250 000 câbles diplomatiques, la divulgation de telles informations peut – elle mettre directement en danger les nations?

A la lecture de ces câbles, on apprend des choses intéressantes, et d’autres… moins. Des potins de diplomates ricanant d’histoires sexy et des habitudes bizarres des dirigeants étrangers. Concernant les dirigeants européens, Angela Merkel est dite « têtue » mais perçue aussi comme « ne voulant prendre aucun risque ». Nous concernant, certaines font sourire, comme par exemple lorsque nous apprenons que les diplomates Américains trouvent notre cher président « très irritable », « impulsif » et enfin « susceptible et autoritaire ». Ou encore quand Dominique Strauss-Kahn, dans un entretien avec l’ambassadeur américain qualifie « d’hallucination collective » l’engouement des français pour Ségolène Royal. Des informations qui ne révolutionnent (malheureusement) pas le monde.

Plus intéressant, on apprend qu’Israël et le roi Saoudien Abdallah ont tout fait pour convaincre les Etats – Unis d’attaquer l’Iran ; que l’armée américaine bombarde des positions d’Al-Qaïda dans le nord du Yémen en faisant passer ses opérations (avec l’accord des autorités locales) pour des opérations militaires Yéménites ; et enfin que des chars Ukrainien, destinés à l’armée Kenyane se sont retrouvés entre les mains de pirates. Affaire résolue par des transactions afin de pouvoir récupérer ces véhicules (un scénario à la Lord of War).

Bref, un amas d’informations, venant plus confirmer que révéler, dont plus de la moitié est à mettre de côté.

« Le journalisme scientifique » (terme utilisé par Julian Assange), change en partie la donne. Des informations accessibles à tout un chacun où le simple citoyen peut maintenant demander des comptes aux personnes qui le dirigent. Mais tout comme une personne physique, peut – on parler de « vie privée » d’un Etat ? Une nation peut – elle prétendre à la non divulgation de certaines informations afin de protéger ses intérêts? La réponse semble à priori dépendre de la sensibilité politique propre à chacun. En effet, un récent sondage Ifop montre que les jeunes français, issus de milieu modeste et de gauche, sont les plus favorables à la divulgation de ces informations (67% pour les moins de 35 ans, 73% chez les 18-24 ans), tandis que plus de 70% des partisans de l’UMP sont contre. Rappelons aussi que certains dirigeants politiques (comme Nicolas Sarkozy) ont prôné la transparence. Pourquoi cela pourrait donc les gêner ?

Quoiqu’il en soit, Wikileaks n’a pas fini de faire parler. Prochaine cible ? Les intérêts privés, et plus précisément les banques… comme la prestigieuse Bank of America.