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mercredi 12 janvier 2011

Le Cablegate

Julian Assange et Wikileaks.

Deux mots qui ne passent plus inaperçus depuis quelques mois, et surtout depuis ces dernières semaines. Australien de 39 ans, Julian Assange est l’un des co-fondateur et représentant officiel du site Wikileaks, connu pour la diffusion d’informations classées « secret défense ». Recherché pour viol et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, Julian Assange s’est livré, le 7 Décembre dernier, à la police de Londres et mis sous liberté conditionnelle le 16 Décembre. Devenu depuis une sorte de héros à la Martin Luther King, il reçoit le soutien des internautes (donation sur le site officiel et le mouvement « Anonymous ») et aussi de célébrités comme Michael Moore ou encore Ken Loach.

Lors de la création du site Wikileaks en 2006, Assange avait comme « première cible », les « régimes extrêmement oppressifs en Chine, Russie et Eurasie centrale », en poursuivant qu’il espérait aussi « aider ceux en Occident qui souhaitent révéler le comportement illégal ou immoral de leurs propres gouvernement et entreprises». Mais, avec l’affaire du Cablegate (nom donné à la dernière publication de documents secrets), et ses plus de 250 000 câbles diplomatiques, la divulgation de telles informations peut – elle mettre directement en danger les nations?

A la lecture de ces câbles, on apprend des choses intéressantes, et d’autres… moins. Des potins de diplomates ricanant d’histoires sexy et des habitudes bizarres des dirigeants étrangers. Concernant les dirigeants européens, Angela Merkel est dite « têtue » mais perçue aussi comme « ne voulant prendre aucun risque ». Nous concernant, certaines font sourire, comme par exemple lorsque nous apprenons que les diplomates Américains trouvent notre cher président « très irritable », « impulsif » et enfin « susceptible et autoritaire ». Ou encore quand Dominique Strauss-Kahn, dans un entretien avec l’ambassadeur américain qualifie « d’hallucination collective » l’engouement des français pour Ségolène Royal. Des informations qui ne révolutionnent (malheureusement) pas le monde.

Plus intéressant, on apprend qu’Israël et le roi Saoudien Abdallah ont tout fait pour convaincre les Etats – Unis d’attaquer l’Iran ; que l’armée américaine bombarde des positions d’Al-Qaïda dans le nord du Yémen en faisant passer ses opérations (avec l’accord des autorités locales) pour des opérations militaires Yéménites ; et enfin que des chars Ukrainien, destinés à l’armée Kenyane se sont retrouvés entre les mains de pirates. Affaire résolue par des transactions afin de pouvoir récupérer ces véhicules (un scénario à la Lord of War).

Bref, un amas d’informations, venant plus confirmer que révéler, dont plus de la moitié est à mettre de côté.

« Le journalisme scientifique » (terme utilisé par Julian Assange), change en partie la donne. Des informations accessibles à tout un chacun où le simple citoyen peut maintenant demander des comptes aux personnes qui le dirigent. Mais tout comme une personne physique, peut – on parler de « vie privée » d’un Etat ? Une nation peut – elle prétendre à la non divulgation de certaines informations afin de protéger ses intérêts? La réponse semble à priori dépendre de la sensibilité politique propre à chacun. En effet, un récent sondage Ifop montre que les jeunes français, issus de milieu modeste et de gauche, sont les plus favorables à la divulgation de ces informations (67% pour les moins de 35 ans, 73% chez les 18-24 ans), tandis que plus de 70% des partisans de l’UMP sont contre. Rappelons aussi que certains dirigeants politiques (comme Nicolas Sarkozy) ont prôné la transparence. Pourquoi cela pourrait donc les gêner ?

Quoiqu’il en soit, Wikileaks n’a pas fini de faire parler. Prochaine cible ? Les intérêts privés, et plus précisément les banques… comme la prestigieuse Bank of America.

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