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mercredi 12 janvier 2011

Rétrospective cinéma 2010

En général, le soir du réveillon du jour de l’an, tout le monde nous demande de faire un bilan de l’année écoulée. Si faire un bilan de notre vie sur une année est quasi impossible voir mégalo, le faire pour d’autres domaines paraît un peu plus probable. C’est pour cela que j’avais envie d’en faire un, en ce qui concerne les sorties cinéma.
Alors, quel cru pour cette année 2010 ? Des surprises, des déceptions, mais aussi des records.

Même si Avatar est sorti mi Décembre 2009 (impossible de juger la popularité d’un film en 15 jours. Ce film étant tout de même une exception), il n’a pas fini, encore après la sortie Dvd, de battre des records (il termine même premier des films téléchargés illégalement sur internet). Quant à sa qualité, le débat peut être lancé. Un film qui peut être rangé dans la catégorie de ceux qui nous en mettent plein la vue pour nous faire oublier le fond.

Le début d’année a été meilleur.

La comédie In The Air, racontant la vie (bouleversée par l’arrivée d’une femme) d’un spécialiste du licenciement (Georges Clooney), passant sa vie dans les aéroports et dont son seul but est d’atteindre les dix millions de miles. Ou encore le magnifique Invictus, où durant la coupe du monde de rugby de 1994, Nelson Mandela sent la possibilité de rassembler son pays autour de Springboks. Bonne surprise, la comédie City Island, narrant l’histoire d’une petite famille habitant dans la banlieue de New York qui par les apparences, tente de cacher ses petits secrets.

Printemps 2010 a été aussi une période intéressante. Avec tout d’abord le cynique Bad Lieutenant où l’on retrouve Nicolas Cage dans un rôle qui lui va à merveille : celui d’un lieutenant de police qui dérive suite à une chute qui l’oblige à prendre des médicaments pour calmer une douleur permanente. Nous pouvons aussi noter la dernière création « colorée » de Tim Burton, Alice aux Pays des Merveilles (qui encore, a divisé). Shutter Island, un thriller qui a fait parler de lui avec un Di Caprio incarnant un marshal partant enquêter sur une île hébergeant un hôpital psychiatrique (à savoir qu’il fait parti des films ayant le plus « d’erreurs de tournage » de cette année).

Primés aux Oscars, Precious nous raconte l’histoire d’une jeune afro américaine et nous donne une bonne claque de réalité sociale. Et enfin Démineur nous en apprend un peu plus sur ce métier en Irak (bien sûr à la gloire de Américains). Côté français, une bonne surprise pour Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d’amour où l’on découvre les talents de comédien de Julien Doré, incarnant un coiffeur parti vivre à la campagne et faisant la rencontre d’une jeune femme dont il tombe éperdument amoureux. A noter aussi L’immortel retraçant l’histoire d’un mafieux de Marseille incarné par Jean Réno, et L’arnacoeur, une comédie avec Romain Duris dont le métier est de réussir à faire tomber amoureuse de lui des femmes grâce à des stratégies bien ficelées. Deux registres différents mais qui se laissent regarder avec plaisir.

A noter pour cet été, un film qui a fait parler de lui, Inception. Technique d’extraction de la pensée par l’infiltration dans les rêves. Une bonne idée, des effets spéciaux à couper le souffle. Mais encore une fois, un film qui commence bien, avant de s’essouffler, avec une fin sans surprise. Enfin, Killer Inside Me est peut être le thriller de cette moitié d’année. Un acteur principal talentueux et un scénario bien ficelé.

Depuis, on est tombé dans un trou noir. A part quelques grosses productions, rien à se mettre sous la dent.

Si je dois retenir trois films pour cette année 2010, ce sont : Mr Nobody (un style particulier nous mettant face aux difficultés que nous posent parfois les choix à faire dans notre vie), Kick – Ass (satyre du super héros) et Dog Pound (docu-fiction nous racontant la vie des prisons pour mineurs, avec des acteurs impressionnants).
Il n’y a plus qu’à espérer que l’année 2011 soit plus homogène !

Le Cablegate

Julian Assange et Wikileaks.

Deux mots qui ne passent plus inaperçus depuis quelques mois, et surtout depuis ces dernières semaines. Australien de 39 ans, Julian Assange est l’un des co-fondateur et représentant officiel du site Wikileaks, connu pour la diffusion d’informations classées « secret défense ». Recherché pour viol et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, Julian Assange s’est livré, le 7 Décembre dernier, à la police de Londres et mis sous liberté conditionnelle le 16 Décembre. Devenu depuis une sorte de héros à la Martin Luther King, il reçoit le soutien des internautes (donation sur le site officiel et le mouvement « Anonymous ») et aussi de célébrités comme Michael Moore ou encore Ken Loach.

Lors de la création du site Wikileaks en 2006, Assange avait comme « première cible », les « régimes extrêmement oppressifs en Chine, Russie et Eurasie centrale », en poursuivant qu’il espérait aussi « aider ceux en Occident qui souhaitent révéler le comportement illégal ou immoral de leurs propres gouvernement et entreprises». Mais, avec l’affaire du Cablegate (nom donné à la dernière publication de documents secrets), et ses plus de 250 000 câbles diplomatiques, la divulgation de telles informations peut – elle mettre directement en danger les nations?

A la lecture de ces câbles, on apprend des choses intéressantes, et d’autres… moins. Des potins de diplomates ricanant d’histoires sexy et des habitudes bizarres des dirigeants étrangers. Concernant les dirigeants européens, Angela Merkel est dite « têtue » mais perçue aussi comme « ne voulant prendre aucun risque ». Nous concernant, certaines font sourire, comme par exemple lorsque nous apprenons que les diplomates Américains trouvent notre cher président « très irritable », « impulsif » et enfin « susceptible et autoritaire ». Ou encore quand Dominique Strauss-Kahn, dans un entretien avec l’ambassadeur américain qualifie « d’hallucination collective » l’engouement des français pour Ségolène Royal. Des informations qui ne révolutionnent (malheureusement) pas le monde.

Plus intéressant, on apprend qu’Israël et le roi Saoudien Abdallah ont tout fait pour convaincre les Etats – Unis d’attaquer l’Iran ; que l’armée américaine bombarde des positions d’Al-Qaïda dans le nord du Yémen en faisant passer ses opérations (avec l’accord des autorités locales) pour des opérations militaires Yéménites ; et enfin que des chars Ukrainien, destinés à l’armée Kenyane se sont retrouvés entre les mains de pirates. Affaire résolue par des transactions afin de pouvoir récupérer ces véhicules (un scénario à la Lord of War).

Bref, un amas d’informations, venant plus confirmer que révéler, dont plus de la moitié est à mettre de côté.

« Le journalisme scientifique » (terme utilisé par Julian Assange), change en partie la donne. Des informations accessibles à tout un chacun où le simple citoyen peut maintenant demander des comptes aux personnes qui le dirigent. Mais tout comme une personne physique, peut – on parler de « vie privée » d’un Etat ? Une nation peut – elle prétendre à la non divulgation de certaines informations afin de protéger ses intérêts? La réponse semble à priori dépendre de la sensibilité politique propre à chacun. En effet, un récent sondage Ifop montre que les jeunes français, issus de milieu modeste et de gauche, sont les plus favorables à la divulgation de ces informations (67% pour les moins de 35 ans, 73% chez les 18-24 ans), tandis que plus de 70% des partisans de l’UMP sont contre. Rappelons aussi que certains dirigeants politiques (comme Nicolas Sarkozy) ont prôné la transparence. Pourquoi cela pourrait donc les gêner ?

Quoiqu’il en soit, Wikileaks n’a pas fini de faire parler. Prochaine cible ? Les intérêts privés, et plus précisément les banques… comme la prestigieuse Bank of America.

vendredi 15 octobre 2010

La réforme des retraites? Pas pour tout le monde...

Après de longs mois sans de nouveaux articles, en voici un, d'actualité.

Juste un lien, un clic, mais, qui en dit long...

La réforme des retraites? Pas pour tout le monde...

lundi 12 avril 2010

J'accuse : Saez


Qui ne connaît pas cet artiste Français.

Nous avons tous été bercé par son album "Jours étranges" et son titre "Jeune et con" ainsi que "Fils de France", écrit et censuré après le premier tour des présidentiels de 2002.

Saez revient avec un dernier album après une petite parenthèse plus intimistes "Paris - Varsovie - L'alhambra" et aussi après le passage au pop/rock anglais avec "Yellow Tricyle".

Avec son nouvel album, Saez revient à ses fondamentaux, à ses textes, à ses chansons.

La promotion de l'album a été, comme vous l'avez peut être entendu ou vu, entaché de censure. La jaquette de son album servant à la promotion dans les métros (celle qui est en photo plus haut) a été tout simplement retiré suite à la demande de mouvement "soit disant" féministe, car cette photo portait atteinte à l'image de la femme (une femme nue, les jambes écartés dans un chariot). Mais ce mouvement n'a peut être tout simplement pas vu ou n'a tout simplement pas eu d'esprit critique (ce que malheureusement la population a de moins en moins...), car, d'une part et même sans la mention "J'accuse" (qui est encore plus explicite), on peut très bien comprendre que cette photo dénonce le mode de fonctionnement de la société et ne porte pas atteinte à l'image de la femme (même les plus féministes pourront être d'accord avec cela, mais bon, le débat est ouvert!).

Y'a une époque les filles avaient le poing levé, aujourd'hui c'est plutôt culotte baissée - Saez (Cigarette)

C'était avec un peu de pessimisme que je me suis mis à écouté cet album, me rappelant de "Paris Varsovie L'Alhambra" et de son côté un peu rébarbatif.

C'est la liberté d'être con, la liberté d'être ignorant - Saez (Anarchitecture)

L'album commence par une chanson a capela "Les anarchitectures". Tout de suite Saez met le ton. On enchaîne ensuite "Pilule" et "Cigarette" (ma préférée). Après l'écoute de ces trois chansons, même d'une oreille, on ne peut qu'arrêter son activité et se mettre à écoute pleinement l'album. Des texte engagés, qui nous rappel ses débuts, des mélodies (qui nous rappel Noir Désir par exemple pour "Cigarette" ou encore Matmatah avec "Marguerite" qui m'a beaucoup fait pensé à "Emma").

Faut ressembler à des guignols faut passer à la télé - Saez (J'accuse)

Vient ensuite à 6ème position, le titre phare "J'accuse", qui définit à merveille cet album. Un album qui donne envie de se révolter, qui donne envie de réfléchir sur la société actuelle, un album qui donne envie de se lier pour faire quelque chose. Alors oui ce n'est pas de la grande littérature, les textes sont plutôt directs, il ne prend pas de gants, mais ça a le mérite de toucher. A l'écoute on veut tout "foutre en l'air", quitter ce système, faire la révolution, faire sa révolution, notre période rebelle et ado révolutionnaire refait surface.

Faut voir le niveau des musiques et les modèles de sociétés - Saez (Les cours des lycées)

Cet album est une grande surprise, surement au moment où l'on attendait pas Saez. Pour moi c'est l'album Français de l'année (il faut rappeler qu'il est auto produit), qui détrône les artistes soit disant engagés mais qui reste dans le système.

C'est pas vraiment un bon coup mais c'est dans le mille à tout les coups - Saez (Marguerite)

Alors peut être que ces déboires avec le mouvement féministe lui a servit à quelque chose, à faire parler de lui (personne ne cracherait dessus il faut l'admettre), mais surtout à faire savoir qu'il avait un nouvel album, et des choses à dire.

Après ce petit aparté, vous pouvez ré ouvrir votre page Facebook, et retourner, dans le meilleur des mondes. (non ça c'est de moi!)

jeudi 4 mars 2010

Avis sur le marché des carburants de l'Autorité de la Concurrence

Après plus d'un mois sans signe de vie je reviens donc un peu sur mon blog! (et oui plus trop de temps, mais bon il faut bien tout reprendre).

Dans le cadre de mes études j'ai du traiter un avis rendu par l'Autorité de la Concurrence sur le marché des carburants aux Antilles - Guyane, ainsi que à la Réunion. Je vous propose mon bref "exposé", qui est plus une "grosse synthèse" de ce qui est avancé dans l'avis.

Bonne lecture à vous!

Ps : Ne faites pas attention aux fautes s'il y en a svp!


Exposé de l’avis de l’Autorité de la Concurrence n° 09-A-21 du 24 Juin 2009 relatif au marché des carburants dans les Doms

(Avertissement : Certaines données n’ont pas été traitées volontairement car nous nous sommes penchés d’avantage sur le marché Antilles – Guyane).

Suite à la grève générale ayant touché l’île de la Guadeloupe du 20 Janvier au 04 Mars 2009 ainsi que sa voisine la Martinique et, beaucoup plus loin, La Réunion, le LKP a pointé du doigt des disfonctionnements, notamment concernant le marché des carburants dans les Doms.
C’est par une lettre du 18 Février 2009 que le Secrétaire d’Etat de l’Outre – Mer (Yves Jégo) a saisit l’Autorité de la Concurrence pour avis dans le secteur des carburants dans les départements d’Outre – Mer.
En outre, il est intéressant de se pencher sur la définition que donne le gouvernement des économies locales des territoires ultra – marins. En effet, ils se caractérisent par, je cite : « des marchés naturels étroits, éloignés de la métropole, peu ouverts sur leur environnement régional, très cloisonnés», et que « les économies insulaires se prêtent ainsi à deux types d'organisation de marchés qui ne se retrouvent pas dans les économies d'Europe continentale à un même degré de sensibilité : d'une part des monopoles ou oligopoles liés à l'étroitesse du marché (grande distribution, transport aérien, carburants, oxygène médical...) ; d'autre part des monopoles ou oligopoles liés aux réseaux d'acheminement (fret, port, grossistes et importateurs...). En conséquence, les conditions d'une concurrence saine peuvent être affectées tant d'un point de vue horizontal par la présence de peu d'acteurs sur un même marché que d'un point de vue vertical par ce même phénomène qui se retrouve à plusieurs étapes d'une même filière ».

Dans les Doms, le marché des carburants déroge au principe général de la liberté des prix, codifié à l’article L 410 – 2 du Code du Commerce. Pour y déroger, et comme le précise l’article : « … un décret en Conseil d'Etat peut réglementer les prix après consultation de l'Autorité de la concurrence », en mettant en avant quelques conditions quant à cette possible dérogation.
C’est donc par un avis du 17 Novembre 1988 (renforcé par un décret du 23 Décembre 2003) qu’il a été instauré une réglementation des prix en ce qui concerne les carburants routiers, remis à jour par des arrêtés préfectoraux de façon trimestrielle ou mensuelle.

Cet avis rendu par l’Autorité de la Concurrence fait donc un point actuel sur la situation du marché des carburants dans les Antilles (I), avant de proposer une réforme, pour rendre plus efficace la régulation des prix (II).


I – Situation actuelle du marché des carburants dans les Antilles

Dans sa description sur la situation actuelle, l’avis rendu va distinguer deux situations. Une situation en amont (A), sur la fourniture du carburant dans les îles, et une situation aval (B), quant à sa distribution sur le marché local.

A – La situation en Amont

Comme le précise l’avis, l’analyse de la situation en amont est particulièrement complexe, car l’on doit prendre en compte les spécificités de chaque Doms.

L’approvisionnement :

Les Antilles par exemple disposent d’une raffinerie installée en Martinique : la SARA (qui s’approvisionne directement en Europe du Nord : prix calés sur la cotation de la zone Rotterdam).
La distribution se fait donc différemment en fonction des îles :
- Martinique : pas de problème car la raffinerie se trouve sur son territoire,
- Guadeloupe (et dépendances) : s’approvisionne pour partie de la Martinique par cabotage ou par importation direct au port de Pointe – à – Pitre.
- Guyane : approvisionnée par la Martinique par un bateau dédié, affrété en commun par les trois distributeurs locaux (parle de carburants routiers, différent des carburéacteurs).

Quant à la Réunion, elle est approvisionnée directement de Singapour, dans le même fonctionnement que la Guyane : un bateau affrété par les distributeurs locaux.

Si chaque distributeur devait gérer séparément leur approvisionnement, seul les plus gros auraient un avantage, puis se pose aussi le problème de la redistribution sur le marché local pour les plus petits. L’avis rendu admet donc que ce fonctionnement est le moins coûteux, ce qui conduit à sortir ce service du champ concurrentiel.

Le stockage :

La SARA dispose d’installation de stockage aux Antilles (Guadeloupe, Martinique, Guyane), alors qu’à la Réunion il s’agit de la Société Réunionnaise de Produit Pétrolier (SRPP).
Ce qu’il convient de dire ici, c’est que le gestionnaire (SARA/SRPP) perçoit des droits de passage sur les carburants qu’il stocke, tarifs approuvés par l’état lorsqu’il s’agit de situation de monopole liée aux contraintes foncières et règlementaires.
La CA de La Réunion en Mai 2009 a toutefois ordonné une expertise comptable sur les tarifs, normalement orientés vers les coûts (voir s’il n’y avait pas d’abus).


B – La situation en Aval

- Le réseau de distribution dans la zone Caraïbe :

La zone Caraïbe compte plusieurs réseaux de distribution. Il faut faire la différence entre les groupes internationaux et locaux.
Par groupe « international », il faut comprendre : Total, Chevron, Esso et Rubis (ex Shell), et par groupe « local » : GPC, CAP et WIPCO (West Indies Petroleum Company).

- Evolution des marges :

Dans les Doms, et en application du décret de 2003, les arrêtés préfectoraux ne fixent pas moins d’une douzaine de prix pour le gazole et supercarburant (sans plomb) et plus du double pour le fioul industriel et bouteille de gaz.
A la différence de la Réunion et de la Guyane, où sont toujours applicable les décrets de 1988, c’est - à – dire que le préfet ne fixe que le prix maximum en gros et au détail.
A la suite de la lecture des tableaux (page 14 de l’avis rendu), on peut se rendre compte qu’il existe une évolution des marges de gros et de détails en Guadeloupe, de 21% pour l’une, et 58% pour l’autre, ce qui est assez faible comparé à la Réunion, 98% pour l’une et 60% pour l’autre.

Sous une apparence égalitaire, les conditions d’exercice des détaillants sont différentes (indépendant, location – gérance…). En voulant régler des oppositions banales dans le secteur de la distribution, l’Etat a été amené à décider des augmentations de marges qui n’étaient pas toujours justifiées. Alors que le décret du 23 décembre 2003 demandait que la régulation des marges tienne compte « des efforts de productivité consentis par les grossistes et les détaillants », la marge de distribution a augmenté de 44% en Guadeloupe et de 77% à La Réunion, soit bien plus que l’indice des prix des services sur lequel ces marges auraient dû être indexées par défaut.

« Conçue comme un dispositif de prix maximum pour lutter contre la hausse des prix, elle s’est transformée en un dispositif de prix minimum destiné à assurer la pérennité ou l’extension des réseaux de stations services sans considération de leur rentabilité. Les véritables rentes créées par ce système au profit des points de vente les mieux placés et les plus rémunérateurs sont ignorées ou font l’objet d’une large tolérance alors que les difficultés des moins rentables sont systématiquement mises en avant et présentées comme le reflet d’une situation générale ».

Dès lors que les prix sont des prix imposés et non des prix plafonnés, on devrait les déterminés en prenant en compte le taux de rentabilité des entreprises (comme pour les entreprises en situation de monopole) ce qui demanderait la surveillance des comptes de 223 stations aux Caraïbes et 147 à la Réunion.

Par la suite, l’avis met en avant deux problèmes sur l’efficacité de la régulation des prix :
- Le premier tend à mettre en avant que dans les Doms, le prix du carburant n’a pas été supérieur, sur du long terme, à celui de la métropole ;
- Le deuxième, sur un point de vue fiscal, met en avant que les consommateurs des Doms sont plus enclins à payer plus de taxes que leurs homologues métropolitains
C’est à partir de ce constat que l’avis met en exergue la nécessité de réformer et rendre plus efficace la régularisation des prix (II).


II – Une réforme pour l’efficacité de la régularisation des prix

La régularisation des prix n’est effectuée car il existe un monopole en amont, et pour empêcher les distributeurs à imposer des prix trop élevés.
En partant du même principe que pour établir le constat actuel sur la régularisation des prix, l’Autorité de la concurrence met en avant deux situations distincts, la première sur la formation du prix en amont (A), et sur la formation du prix en aval (B).


A - Le marché en Amont

Structure du prix en amont (hors fiscalité et droit de port) = prix d’achat + pris de fret/assurance + pris de stockage.

- L’approvisionnement :

Dans l’avis rendu, l’Autorité attire l’attention sur une difficulté juridique. En effet, la SARA, seule raffinerie viable, ne peut – être concurrencée par d’autres sociétés dans l’importation et l’approvisionnement. C’est pour cette raison que cette société bénéficie d’un monopole. Ce monopole d’importation résulte lui-même de son monopole de fait sur l’utilisation de ses installations de stockage qu’elle réserve à ses actionnaires. Or, il est probable que le refus d’accès de ces installations aux importateurs non actionnaires de la SARA pose quelques problèmes au regard des règles de concurrence.

Selon un arrêt du 19 octobre 1993, le Conseil de la Concurrence a condamné Total et Elf pour abus de position dominante conjointe et entente, pour s’être réservé l’utilisation des installations de stockage de l'aéroport de Saint-Denis de La Réunion, détenues en commun dans un GIE (Groupement d'Intérêt Economique), et avoir ainsi fait obstacle à l’arrivée sur le marché d’entreprises concurrentes. Cette décision a été confirmée par la cour d’appel de Paris dans un arrêt du 6 juillet 1994, frappé d’un pourvoi rejeté par la Cour de Cassation dans un arrêt du 5 mars 1996.

Une question identique s’était posée en 1984 pour le maintien en activité de la raffinerie de Whitegate en République d’Irlande. Pour pouvoir concurrencer les raffineries du Royaume-Uni, le gouvernement irlandais avait imposé aux distributeurs une obligation d’achat à la raffinerie locale pour environ 40% de leurs besoins. La High Court d’Irlande avait saisit la CJCE, laquelle avait estimé, à propos de la justification du maintien de la raffinerie locale pour assurer la sécurité des approvisionnements en cas de crise, que « les quantités de produits pétroliers couvertes par un tel système ne sauraient dépasser les limites de l’approvisionnement minimal sans lequel la sécurité publique de l’État concerné n’est pas assurée ». Toutefois, en 1990, la CJCE avait condamné la République hellénique pour manquement au traité, car elle avait adopté une loi restreignant l’importation d’hydrocarbure de manière injustifiée.

La voie consistant à instaurer un monopole légal d’importation aux Antilles semble donc également périlleuse, d’autant qu’il faudrait alors justifier pour quelles raisons d’intérêt public, autres que la gestion d’une situation héritée de l’histoire de ces départements, une telle restriction du commerce est nécessaire aux Antilles et ne l’est pas à La Réunion.

Suite à ce constat, L’Autorité propose de renforcer la régulation dans le sens d’un plafonnement des prix d’importation qui ne pourraient être supérieurs aux prix de marché constatés sur la zone d’achat pendant la période d’achat et calés sur un index de cotation public.

- Le stockage :

Le stockage dans les Doms, est en situation de monopole de fait.

C’est essentiellement l’accès qui pose un problème puisque la SARA bénéficie de fait d’un monopole d’importation et les grossistes qui ne sont pas actionnaires ne peuvent bénéficier des facilités de stockage moyennant le paiement d’un tarif de passage : ils doivent acheter à la SARA. Or, il n’y a aucune raison que l’utilisation des cuves de stockage soit réservée aux actionnaires de la SARA. Même en considérant comme remplies les conditions posées par la CJCE dans l’affaire de la raffinerie irlandaise (vu précédemment), on arriverait au mieux à une obligation d’achat des distributeurs indépendants à hauteur de l’approvisionnement local par la raffinerie.

Suite à cette analyse, l’Autorité propose de revoir les statuts de la société ou les règlements existants de manière à s’assurer de l’accessibilité totale et non discriminatoire de ces installations aux opérateurs tiers, non actionnaires de la société, tout en maintenant une obligation d’achat à proportion de la part de marché de la raffinerie sur le marché, conformément à la position prise par le juge communautaire.

Pour les Antilles et la Guyane, l’avis propose comme solution une ouverture progressive des facilités de stockage aux distributeurs non actionnaires de la SARA et la limitation des obligations d’achat de produits raffinés localement à la part de marché. Elle propose également l’extension, au besoin, des prix réglementés à toutes les activités annexes gérées en monopole et qui échapperaient encore à la régulation.


B – Le marché en aval

Pour le marché de gros, l’Autorité propose de ne plus réguler la marge de distribution de gros en tant que telle et, par conséquent, de ne plus fixer non plus de prix de gros du carburant distribué en se limitant à fixer le prix de gros du carburant importé.

Pour celui du détail, l’Autorité propose de modifier l’angle d’approche de la régulation : plutôt que de prévoir une régulation permanente et rigide qui évolue par crises successives, elle propose de passer à une régulation temporaire justifiée par un fonctionnement anormal du marché. Cela revient, tout en restant dans le cadre du deuxième alinéa de l’article L.410-2 du code de commerce qui mentionne « des situations de monopoles » à ne plus prévoir un plafonnement permanent des prix puisque l’existence de monopoles, qui continuent à être régulés de manière permanente, n’a qu’un effet indirect sur la distribution de détail, mais à s’inspirer du troisième alinéa de cet article qui autorise l’État à s’opposer à des hausses excessives de prix en prenant « des mesures temporaires motivées par (…/…) une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé ». Dans ce schéma, il conviendrait de laisser au préfet son pouvoir permanent de prendre par arrêté des mesures de plafonnement mais de limiter l’exercice de ce pouvoir au cas où il peut constater de manière objective une dérive des marges de distribution caractéristique d’une situation anormale sur le marché à partir de critères définis par un décret en Conseil d’État pris après avis de l’Autorité de la concurrence.

- Les obstacles structurels à la concurrence :

Il s’agit principalement des risques de position dominante. Si des telles situations existent sur les marchés de gros ou de détail, la concurrence en prix pourrait être faussée et les rivaux de l’entreprise dominante dissuadés de s’engager dans une politique commerciale agressive (exemple Total : premier distributeur aux Antilles – Guyane et actionnaire majoritaire de la SARA avec 50% des parts, tourné donc plus en amont que les autres distributeurs).

Cependant, il ne faut pas oublier les indépendants. Même s’ils ne sont pas rattachés à d’importantes sociétés, elles peuvent exercer une pression concurrentielle sur les grossistes en menaçant de changer de fournisseur en fin de contrat. Les risques d’une disparition rapide des indépendants sont assez faibles car, en matière de distribution de carburants, la ressource rare est le foncier. Celui qui est propriétaire d’une station ou d’un terrain susceptible d’accueillir une station, surtout si elle est bien placée, bénéficie d’une forme de rente de situation. La présence des indépendants peut donc contribuer à animer la concurrence en poussant les fournisseurs à baisser leurs prix de gros. Inversement, le maintien de réseaux intégrés peut limiter le pouvoir des marchés des indépendants et les pousser à restituer aux consommateurs les « marges arrières » qu’ils conservent actuellement pour eux.

L’Autorité propose donc de garantir les conditions de sortie des indépendants pour conserver une fluidité du marché en agissant sur plusieurs clauses qui limitent actuellement ces possibilités :
- En premier lieu : il faudrait limiter la durée des contrats exclusifs à cinq ans au lieu de dix ans, de manière à ce que les possibilités de changement d’enseigne soient plus fréquentes. Cette modification devrait être immédiate moyennant l’adaptation de certaines clauses financières des contrats qui sont calées sur une durée dix ans ;
- En deuxième lieu, il faudrait clarifier les conditions de sortie en prévoyant la possibilité de rachat des installations fixes à des conditions équitables au bout des cinq ans ;
- En troisième lieu, il faudrait interdire les clauses de préférence qui prévoient que le fournisseur dispose d’une priorité pour racheter le fonds de commerce en cas de retrait d’activité de l’indépendant.

Cependant, la question de l’emploi et des pompistes à été soulevé quant à la possibilité de réduire le coût en s’abstenant d’employer. A cette problématique, la majorité des entreprises présentes ont indiqué ne pas vouloir rompre cette « tradition » et permettre ainsi de garder un certain nombre d’emplois.

A été aussi mis en avant la possible venue des enseignes de supermarchés sur le réseau local, celles – ci ayant indiqué ne pas vouloir s’y immiscer, car l’approvisionnement répond dans les Doms à d’autres règles que celles de la métropole (se fournissent directement).






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mardi 2 février 2010

Faut - il jouer de la main pour être Champion?


Un seul mot : Magique!

Alors que leur titre de Champion Olympique d'il y a deux ans est passé par la petite porte, que leur titre de Champion du Monde d'il y a un an a fait un peu plus de bruit, c'est en trombe que cette équipe revient avec le titre de Champion d'Europe.

Mais avant cela, elle a déjà été Championne du Monde et aussi Championne d'Europe.

Qu'il y a t-il de plus avec ce titre? Tout simplement que c'est le troisième d'affilé remporté, un triplé (on peut aussi se souvenir de l'équipe de France de Football, avec le Coupe du Monde de 1998 et aussi l'Euro de 2000) historique.

Après un début de Championnat d'Europe mouvementée, cette équipe de Handball a réussi à faire déjouer les autres équipes, et a surtout montré que son Handball est ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle.

Je ne parle pas en tant que spécialiste du Handball (bien que je regarde en général les Championnats Internationaux depuis pas mal d'années), mais force est de constater, quand on regarde cette équipe de France jouer, qu'il y a un esprit d'équipe, que tout le monde est concerné, que chacun veut donner pour les autres. Même quand l'équipe va mal, il y en a toujours un pour remonter le niveau, et amener les autres avec lui, c'est ce qui s'est passé, au tout début de la compétition.

Alors je me pose une question : est ce que c'est ce qu'il manque à l'équipe de France de Football? Un esprit d'équipe? Le mondial 2010 arrive dans quelque mois, et c'est avec une appréhension que je me demande jusqu'où nous irons. Il y a comme un malaise, et ce n'est pas avec cela qu'une équipe peut penser gagner une compétition (il suffit de se rappeler de 1998). Il a fallu une main (certains diront, avec humour, que Henry a voulu imiter les Handballeurs) pour que nous puissions avoir le "droit" d'accéder au mondial, que les Irlandais, sur le match, méritait d'autant plus. Un geste qui montre bien qu'il y a des enjeux derrière, qui peuvent pousser à faire des choses "incompréhensibles" et surtout pousser ce même joueur à dire à la fin du match à un Irlandais "On dira que c'est la main de la grenouille".

Je n'ai rien contre Henry, je l'ai toujours admiré pour son fairplay, son sang froid, mais il faut avouer que sur le coup, il y avait mieux à faire. On dira pour se remonter le moral que c'est pour toute les fois où c'était contre nous.

Mais s'il n'avait pas fait la main, que lui aurait-on dit? "S'il l'avait fait on aurait été qualifié!", on lui aurait reproche de ne pas avoir essayé? Tout le paradoxe Français... Ne pas se qualifier en tant que bon joueur, ou se qualifier, coûte que coûte?

Alors quand le sport n'est pas encore "pourri" par le business (malheureusement, il faut le dire), ça donne ce que nous voyons depuis 3 ans dans le Handball, une équipe, des joueurs talentueux, et surtout, soudés. Tout ce qu'il faut pour gagner, "une bande de pote". Ca donne aussi envie de les regarder jouer, de les supporter, de vibrer avec eux.

En espérant que c'est cela qui nous attend pour le mondial, mais, avec un brin de pessimisme.

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samedi 23 janvier 2010

Film de l'année 2009 : Inglourious Basterds


Parlons maintenant un peu cinéma...

Beaucoup de films de l'année 2009 ont valus le détour! Qu'ils soient Français ou Américains, j'ai pu passer de bons moments et avoir d'agréables surprises aussi...

Je vais donc faire un petit récapitulatif de mes films préférés de l'année 2009, avec à sa tête, le "génialissime" : Inglourious Basterds.

Tout d'abord, Slumdog Millionaire, un film qui a beaucoup fait parler de lui, non seulement pour le film, mais aussi pour tout ce qu'il y a eu à côté. Pessimiste avant de le regarder, j'ai regretté après toutes les histoires, mais il faut avouer qu'au final, cela reste un bon film à regarder. Il ne faut pas oublier que son réalisateur est tout simplement Danny Boyle (Trainspotting, Petit meurtre entre amis...).

Ensuite, un film d'un réalisateur qui fait encore parler de lui en ce moment pour Invictus, c'est Clint Eastwood et son Gran Torino. Ce film a été ma première grosse "claque" de l'année. Acteur et réalisateur de son projet, ce film tient toutes ses promesses.

Vient L'Etrange histoire de Benjamin Button. Un film magique sur l'histoire d'un homme qui vit "à l'envers". C'est beau, c'est "mignon", mais il faut l'avouer, c'est aussi un petit peu long! Mais il vaut vraiment le coup.

En science fiction, un qui m'a vraiment plu, c'est District 9. Original dans la façon de traiter le sujet. Et une bonne surprise, Star Trek. N'étant pas fan de la série, j'ai regardé le film à reculons, mais le scénario m'a plu, et a aussi su me surprendre.

Parlons un peu des films français. En comédie, OSS 117 Rio ne répond plus. On aime ou on aime pas, je suis fan de Dujardin, l'humour de ce film est grandiose. Autre film, dont on va beaucoup entendre parler, Un Prophète (de Jacques Audiard). Film qui traite de la vie dans les prisons française, je suis toujours mitigé sur ce film, mais il est à voir, rien que sur le principe.

En film d'animation, celui que j'ai aimé, et que je pense tout le monde a aimé, c'est Là Haut, clair et efficace. Mais je regrette quand même quelque passage, j'aurai préféré qu'il garde le côté poétique bien lancé dès le début du film.

Maintenant, les deux "grands" films de la fin d'année. J'en parle car tout le monde en parle : 2012 et Avatar. Je n'ai pas encore pu voir le deuxième, mais le premier, à part s'en prendre "plein la vue", il n'y a pas de scénario, un jeu d'acteur un peu "à chier", mais une idée qui m'a quand même surpris dans le film et que j'ai apprécié, mais il n'y a vraiment que ça (je ne la dévoile pas pour ceux qui ne l'ont pas encore vu!).

Et enfin, le monstre de cette année : Inglourious Basterds de Quentin Tarentino (Pulp Fiction). Mais pour garder tout le charme de ce film, et pour avoir pu regarder la version française et originale (et n'étant en général pas adepte des VO), je conseil, pour avoir toute la saveur de ce film, de le regarder en VO. Ne vous inquiétez pas, les parties en français le sont. Sont seulement en VO les dialogues de Aldo Rain (Brad Pitt) et ses compères. Un accent "texans" à couper le souffle, des répliques qui restent, des jeux d'acteurs grandioses (je pense surtout à Christophe Waltz qui n'a pas démérité son prix d'interprétation masculine à Cannes). Je compare son rôle à celui du regretté Health Ledger dans le dernier Batman : c'est lui qui fait le film. Ne pas aussi oublier le rôle de Mélanie Laurent, la frenchie du film, il n'y a rien à dire. Si vous voulez un bon moment de grand cinéma, des acteurs qui tiennent la route, un scénario bien pensé, ce film est fait pour vous, ce film est tout simplement le film de l'année 2009.

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